mardi 2 août 2016

Jour 2 - Ebenalp, Aescher et Meglisalp

Ce matin au lever, pluie soutenue jusqu'au déjeuner. La météo annonçait des précipitations orageuses à partir de 16h. Avant de partir, j'ai attendu que le ciel s'éclaircisse un peu. Le tonnerre se faisait entendre tout autour et le sommet était malheureusement dans la ouate grisâtre. 

En attendant le train qui mène à Wasserauen, imaginé qui je vois descendre du train, la vieille dame. Elle a par hasard planifié venir faire le Santis. Alors nous avons donc fait le trajet en train vers Wasserauen et prit des nouvelles l'un de l'autre. Nous en profiterons pour faire l'ascension jusqu'à Meglisalp, quelques 800 mètres plus haut.

Commençons par les belles surprises. Pour sauver du temps en ascension, nous prenons le téléphérique qui mène à Ebenalp à 1644 mètres. En 5 min, nous sauvons 800 mètres de dénivelé sinon, il faut compter près de 2h30. Une fois au sommet, les genoux sont mis à l'épreuve pour descendre vers Aescher. Le tracé pentu passe par une grotte naturelle de quelques 125 mètres et quelques 30 mètres de dénivelé. Le sentier descend toujours vers Aescher et en tournant à droite après un escarpement vertigineux, Aescher se montre le bout du nez. La chance n'est pas de mon côté pour la température, mais au loin dans la brume, on distingue le lac Seealpsee et Meglisalp 450 mètres plus haut. 




Nous avons profité de cet arrêt pour faire le plein d'énergie puisqu'il est près de 13h. L'endroit est très couru en autant que la montée ou la descente ne vous effraie pas. Dans la vallée plus bas au-dessus de Seealpsee la pluie tombe déjà.

Nous décidons de prendre la route vers Seealpsee qui se trouve 500 mètres plus bas (en altitude, bien sûr). En temps normal, il faut compter 50 minutes pour descendre. Nous l'avons fait dans les temps sauf que la pluie tombait finement sur nous ce qui rendait les roches et racines très glissantes. La prudence est de mise pour les 12 jours de vélo qui suivront la randonnée. Dès que l'on quitte Aescher, deux quadrupèdes bloquent le sentier. Trop occupés à tondre la pelouse, aucun d'eux n'est dérangé.






Une pluie fine se mélange à de la bruine tout le long de la descente rendant certains endroits très glissants. En arrivant à Seealpsee, pause pour s'abreuver avant d'entreprendre la montée vertigineuse. Le soleil n'est toujours pas de la partie, mais la couverture nuageuse, qui n'est pas menaçante, donne un certain charme au paysage. Les randonneurs seront également très peu nombreux, résultat d'une météo incertaine.





Après la pause, il faut faire le grand tour du lac pour rejoindre le sentier qui mène à Meglisalp. L'ascension sera de 450 mètres et le temps normal est de 65 minutes (précision suisse...). Au départ de la montée, le sentier n'est pas clairement distinguable dans la paroi rocheuse. Par où passe-t-il? À l’œil, il faudra bien qu'il suive l'escarpement rocheux de la paroi. On verra en montant.

L'ascension commence donc par des zigzags très pentus qui mène à mi-chemin à la paroi verticale. Il restera encore plus de 200 mètres de dénivelé. Le sentier s'alternera entre zigzags très pentus, serrés et à flanc de la paroi. À quelques endroits, c'est vertigineux. À d'autres endroits, le sentier se rétréci, pas qu'il soit large, mais n'offre pas la possibilité de croiser d'autres randonneurs. À plusieurs endroits, il y a la paroi verticale de la falaise naturellement à gauche, et à notre droite, le vide sans protection. Vous vous rappelez le vide, ça ne ralenti pas la chute. Toujours est-il que pour retrouver ses esprits, il fallait prendre quelques pauses, et naturellement des pauses photos. 






Après une heure de montée, Meglisalp était à l'horizon. 15 minutes à peine pour rejoindre ce qui sera notre arrêt pour la nuit. Il s'agit d'un refuge au milieu d'un alpage vieux de plus de 5 générations. Nous sommes maintenant à plus de 1550 mètres d'altitude.





Nous avons été chanceux durant toute la montée, le ciel a tenu, mais arrivé aux portes du refuge, la pluie est tombée en trompe et ça n'a pas arrêté de la nuit. Il pleut toujours en rédigeant ce texte lundi matin à 6h30. Ah oui, pas besoin de réveil, les cloches des vaches résonnent ici depuis 4AM.

L'autre surprise est que le refuge offre des douches chaudes, mais qu'une seule de 3 minutes par personne. Après c'est à la débarbouillette qui est réservée au lever. Une chance, parce qu'à l'effort par ce temps chargé d'humidité, une douche chaude est toujours très appréciée. J'en ai profité pour faire une brassée qui sèchera rapidement durant la nuit, vive Icebreaker. Je pourrais leur demander une commandite pour mon prochain voyage puisque je n'ai que ça dans mes valises.


Après le souper, j'ai enfilé mes bottes de rando et ma veste de pluie pour aller marcher sur l'alpage prendre quelques photos. La bruine et la pluie y étaient toujours. 








Quand la noirceur est tombée, la salle à manger s'est vidé rapidement et un attroupement de randonneurs à l'extérieur regardaient tous dans la même direction. Le vieil homme qui s'occupe de la fabrication du fromage chante à tous les soirs pour remercier sa journée. Un silence règne dehors et dans la brume le chant sort d'un des hameaux dans la nuit pendant 3 minutes. On n'y voit personne mais le chant résonne dans la vallée. Le voici durant son travail alors que tout le monde était à table. 



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Jeux: saviez-vous que les suisses sont très joueurs. Dans toutes les maisons et surtout tous les refuges, on y trouve quantités de jeux de société. Après le souper, nombreux randonneurs jouent en groupe, en famille ou entre inconnus. J'ai été initié à deux jeux typiquement suisse est devinez, j'ai gagné aux deux. La chance du débutant.


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