jeudi 11 août 2016

Jour 13 - St. Moritz PanoramaTrail et Piz Nair

La journée s’annonçait très froide. Et ça été glacial.


La température s'est tenue au point de congélation jusqu'à 11h et à quelques degrés de plus le reste de la journée dans les hauteurs.


Aujourd'hui, 33km en MTB et plus de 2000 mètres de dénivelé cumulés auxquels il faut soustraire les deux montées cumulées en téléphériques de 1300 mètres, donc quelques 700 mètres de montée avec du jus de mollet et une température glaciale.

Le début de la journée commence à Celerina (1720m) à 4km de St. Moritz (1846m). Je monte en selle et je rejoins la télécabine un peu plus haut qui me mène à Marguns (2273m). À partir de ce point, il faut soit monter, ou redescendre vers Celerina. La journée commence, alors avec une montée pour me réchauffer, puisqu'il fait tout juste 3C, je décide de monter au lac Alv à 2525m. En quittant Marguns, j'installe mon stabilisateur pour ma GoPro, mais il refuse de fonctionner. En dessous de 10C, il se ferme automatiquement. J'utilise donc ma fixation rigide.

En hiver, il y a au moins 3 télésièges qui permettent aux skieurs d'atteindre différents sommets à partir de Marguns. En été, il n'y a que deux sentiers qu'il faut monter soit à pied, soit en vélo. Je monte avec quelques arrêts photos tout en me demandant pourquoi je fais cette montée par un temps si glacial. Pour le paysage. Je suis habillé avec mon kit de ski de fond (trois épaisseurs) et ma tuque sous mon casque. Il faut demeurer au chaud. 

Arrivé au lac Alv, c'est magnifique. On peut voir par temps clair, de l'autre côté de la vallée, les sommets Bernina (4049m), Palu (3900m), Roseg (3937m), Zupo (3996m), Argient (3945m), Crast' Aguzza (3854m) pour ne nommer que ceux-ci. Une photo à contre soleil ne rend pas bien la vue.


Autour du lac, il y a deux coureurs qui s’entraînent sous la supervision d'un coach. Je vais également voir quelques coureurs qui s’entraînent dans les sentiers, certainement pour le marathon enduro en altitude de St. Moritz le weekend prochain. J'ai d'ailleurs rouler sur certaines parties déjà marquées et je peux confirmer que se sera toute une course.

Je fais le tour du lac pour différents points de vue. Il faut bouger, parce que la montée a réchauffé non seulement les mollets, mais à l'arrêt je gèle naturellement comme en ski de fond. 



Depuis Marguns, je roule sur la PanoramaTrail. Je pensais qu'elle était relativement au même dénivelé mais dès le départ, c'est 6km de montée sans plat de 300 mètres. En quittant le lac Alv, il faut monter encore pour enfin redescendre à Corviglia à 2486 mètres. Ce point est le départ en téléphérique pour rejoindre Piz Nair à 3057 mètres. Trop froid pour y monter. Je dois trouver un endroit pour me réchauffer. 





J'arrive au Home of Quattro, un lounge pour se réchauffer. En effet, Audi commandite les descentes de la coupe du monde de ski alpin à St. Moritz. L'endroit est très chic, très simple. Il est tout juste 11h. Trop tôt pour faire le plein d'énergie, mais je prends un chocolat chaud pour me réchauffer devant le foyer. Ça sent vraiment le ski alpin, même si on est encore en août.


En sortant, je trouve un sentier réservé aux MTB, un single trail qui mène à Trutz (2212m) en passant par Alp Giop. Il faut monter quelques 30 mètres pour rejoindre la clôture qui marque le point de départ du sentier. Il faudra encore monter plus haut avant de réellement faire de la descente.


C'est le plus beau sentier de descente que j'ai fait durant ce séjour. Avec toutes ses courbes travaillées, ça descend pendant 6 à 8km. À certains endroits, je me permets de prendre de la vitesse pour prendre les courbes très inclinées, à d'autres, les deux mains sur les freins tellement c'est serré ou pentu.



Cette descente permet de joindre Trutz. Deux vététistes croisés sur ce sentier me suggèrent de luncher à Trutz, moins cher qu'au restaurant suivant qui est un cinq étoiles courus, el paradiso. 


Après le plein d'énergie, je poursuis la route sur la panoramatrail jusqu'à Alp Suvretta (2211m). Il n'y a qu'une étable de montagne vide et sans vie puisque les bêtes sont plus haut dans les alpages. À partir de ce point, il y a trois options: descendre vers Champfer (1825m), monter au Passo Suvretta (2615m) ou revenir sur mes pas pour d'autres options. Le plus simple est de descendre vers Champfer sur un sentier sans obstacle. La montée vers le col représente un défi important et fort probablement beaucoup de secteurs qui doivent se faire à pied, il s'agit d'un sentier de randonneurs. 


J'opte pour avoir plusieurs choix et je reviens sur mes pas. Il faudra descendre sur el paradiso et remonter sur Trutz et après me diriger vers Signal (2130m) qui est le point d'arrivée d'un télésiège. Je poursuis vers Chantarella (2005m) où se trouve un funiculaire qui fait le lien entre St. Moritz et Corviglia. Je le prends donc pour rejoindre Corviglia où d'autres choix de sentiers de MTB prennent départ à cette hauteur.

J'étudie la carte simplifiée des sentiers et je décide de monter au sommet du Piz Nair. Il y a deux sentiers de vélo qui partent du sommet pour revenir sur Corviglia, à partir d'où je pourrais poursuivre sur un sentier de descente de MTB. Je monte. À 2800 mètres, on voit le départ du slalom géant pour la descente masculine. C'est très à pic et sans la neige, c'est doublement impressionnant avec tout ce roc.

Arrivé au sommet du Piz Nair à 3057 mètres, il est encore possible de monter une cinquantaine de mètres pour atteindre un point 360 degrés. Avec mes souliers de vélo, je ne monte pas, la descente risque d'être plutôt dangereuse.

Comme les deux touristes au sommet, je prends en photo le symbole du Piz Nair, un bouquetin de montagne, que j'espère voir sur ma descente. Il fait quelques 2C au sommet. Photos des alentours et je descends et j'enregistre sur GoPro fixe. Plus bas, on peut voir le lac Alv visité ce matin. Dans la direction ouest, on voit les lacs Champfer, Suot et Silvaplana.



À première vue, ça ne représente pas de difficultés particulières. Erreur. Je commence lentement la descente et il faut demeurer dans la trace des randonneurs très étroite. Pour faire un test, j'ai braqué la roue avant vers le haut et le sol était vraiment très mou et friable. Donc si je sors du sentier vers le vide, je risque de faire une bonne glissade vers le bas. En me retournant, j'avais déjà descendu plus de 200 mètres et je ne voulais pas me taper la montée avec un vélo en cas de demi-tour. Je poursuis la descente et je mets les deux pieds au sol à certains endroits très accidentés. Ma première règle en MTB, prudence, surtout en solo au milieu des montagnes. Sur toute ma descente, j'ai croisé 3 randonneurs qui montaient et 4 vététistes qui m'ont dépassé, et pas mal plus vite que moi.


Sans m'en rendre trop compte, j'arrive au sommet du Passo Suvretta à 2615 mètres. Je rencontre un cycliste qui me dit que le sentier le plus facile à partir de ce point est de suivre la #671, toutefois, il faudra parcourir plus d'une trentaine de km en solo. Il est déjà 14h30 et ce n'est pas une bonne idée. Lui, il descend vers Alp Suvretta où j'étais plus tôt. 


Je veux bien le suivre, mais il file comme une balle. Je le perds de vue qu’après 20 minutes. Règle numéro 1, prudence. À certains endroits, ça roule bien, mais pour la majorité de la descente, il s'agit d'un sentier de randonneurs très accidenté. 


Je savais dès le jour 1 à vélo que je n'avais pas le bon vélo. Trop petit, roues de 26po ne permettant pas le meilleur passage d'obstacles, géométrie non adéquate pour la descente, tige de selle qui descend sans arrêt et j'en passe. Depuis Piz Nair, le frein arrière cri et fait écho dans la vallée. C'est signe qu'il est usé à l'acier. Fini en bon français. À un endroit, la vitesse de descente est moins sous contrôle, et ce qui devait arriver, arriva. Je suis passé par-dessus le vélo. J'ai atterri dans un gros tas de fumier tout chaud face première. Ah, la chaleur naturelle de la montagne. Le vélo a suivi puisque je suis clippé. 

En réalité, je ne suis pas atterri au chaud. Il y avait bien une vingtaine de spectateurs, des quadrupèdes occupés à ruminer. J'ai amorti le choc avec un bras et un pied. Résultat, plus de peur que de mal. Le reste de la descente jusqu'à Alp Suvretta se fera avec beaucoup plus de précaution et moins vite et je marcherai plusieurs secteurs accidentés. Les rares parties roulantes ont permis de sauver que quelques minutes.



Arrivé à Alp Suvretta, je connaissais le sentier pour le retour à St. Moritz vers 17h45. Mon frein arrière indiquait clairement ma présence en ville. Je téléphone SwissTrail pour avoir un endroit pour réparer le frein. Il me retourne à Celerina. Il m'en coûtera 50CHF pour changer les deux plaquettes usées.


Hier en visitant St. Moritz, j'avais vu plus haut dans la ville un édifice que se démarquait des autres par son architecture. Je suis passé devant par hasard sur ma descente. 


De plus, j'ai croisé qu'une seule et unique Ferrari à St. Moritz. Je pensais bien en voir autant qu'à Zurich ou Genève, mais ce n'est pas le cas. Et il ne s'agit pas de la meilleure, mais bon, c'est une Ferrari 456 à moteur V12.


Parlant de Ferrari, vu dans le journal local.


J'ai aussi croisé une édition spéciale du Land Rover Defender 110 dont la production s'est terminée le 29 janvier dernier après 68 années de production et cinq évolutions. Cette "Heritage Edition" en Grasmere Green a été fabriqué qu'à 400 unités et le propriétaire de cet hôtel en a acheté deux. Lorsqu'il a déposé ses clients à la gare, je me suis permis de lui parler un peu. Il m'a resalué en soirée lorsque je l'ai croisé près de mon hôtel.


Demain matin, je vais savoir si j'aurai ou non des courbatures suite à ma chute. De plus, il annonce une journée pluvieuse sur Davos. Il se pourrait que ma dernière journée en MTB soit écourtée plus vite que prévu. Je visiterai Davos en vélo avant de le rendre à SwissTrail en meilleur état que je l'ai eu il y a 11 jours.


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