mercredi 10 août 2016

Jour 12 - Alp Grum - Passo Bernina - Morteratsch - St. Moritz

Bonne fête à mon papa.

Au réveil ce matin, il pleuvait encore sur St. Moritz. Toutefois, l'animation des prévisions météorologiques annonçait un dégagement dès 9h. Je m'habille donc chaudement avant de me rendre au petit déjeuner. Il fait 6C à l'extérieur et il ne fera pas plus chaud que 11C durant la journée.


En ouvrant la fenêtre ce matin, la pluie avait laissé des traces de neige en altitude sur les sommets avoisinants, signe que ce n'est pas chaud pour un mois d'août. 


Au fait, hier en revenant sous la pluie, je suis allé dans un bikeshop situé devant l'hôtel. Le problème a été résolu en 30 secondes. Il s'agissait du réglage de la suspension arrière qui bloquait sur le point le plus rigide, même si je choisissais l'option la plus soft. Un autre problème réglé. Ça reste que ce vélo est le plus ordinaire que j'ai eu à rouler. La selle descend toujours, donc les arrêts sont fréquents pour réajuster.

Je prends donc la route pour rejoindre Alp Grum sous un ciel encore gris et mes souliers de MTB encore mouillés. Cette station de train devait être mon point de départ pour mon ascension du Passo del Bernina à nouveau par le sentier de vélo de montagne. En arrivant à Alp Grum, c'est glacial et il ne fait que 5C. J'enfile une autre couche et je commence mon ascension. Le vent souffle violemment de ce côté de la montagne. Je ne fais que 15 minutes de sentier pour décider de débuter ma journée de vélo du côté Ospizio Bernina. 

À Alp Grum, on peut voir le glacier de Palu qui prend sa source aux sommets des monts Varuna (3453m) et Cambrena (3602m). Comme tous les glaciers, lui également recule tous les ans. En randonnée, il est possible d'atteindre le pied du glacier par le refuge Sassal Mason à 2355 mètres. Impossible en vélo sauf pour les plus téméraires. 





Du belvédère, par temps clair, on peut voir Poschiavo et son lac plus de 1000 mètres plus bas dans la vallée de Poschiavo. C'est l'endroit que j'ai roulé il y a deux jours.


Je redescends à la gare en attendant le prochain train en direction de St. Moritz. 




C'est beaucoup trop venteux pour avoir du plaisir. En remontant sur le Lago Bianco, les vents sont toujours présents mais soufflent déjà moins forts. Il y a tout juste une heure, le ciel était gris et menaçant, pas pour rien que ça souffle fort pour avoir un ciel bleu.

Je décide donc de refaire ce que j'avais planifié pour hier, c'est à dire monter au Passo del Bernina, et descendre sur St. Moritz, le tout à 100% sur les sentiers de vélo de montagne. Pour rapporter des belles images, le tout est enregistré sur GoPro.  

Pour se rendre au sommet du col, il faut monter quelques 70 mètres sur un sentier tortueux. Je quitte immédiatement en sortant du train, question de le voir rouler le long du lac.


Suivant mon GPS, j'ai pris 3 minutes de plus pour monter par rapport à hier. La pluie a du bon, ça accélère la cadence contrairement au beau temps qui oblige à des arrêt photos.


En reprenant le sentier en direction de St. Moritz, il y a deux groupes précédés d'un guide chacun dans le stationnement du col. Le premier groupe d'une dizaine de personnes ont des vélos de toutes sortes. Pas sûr que c'est une bonne idée pour avoir fait une partie du sentier hier. Le second groupe est un groupe de personnes beaucoup plus âgées que moi. Je vais les dépasser facilement pour avoir le sentier libre.



Lui, c'est le rouge qu'il l'attire, pas le cycliste.




Plus bas vers St. Moritz, c'est encore couvert.




La descente se fera d'un trait jusqu'à Morteratsch pour le lunch. Il y aura bien sûr plusieurs arrêts photos entre temps.





Arrivé à Morteratsch vers midi, troisième règle du randonneur en Appenzell, pause lunch. Directement au pied de la gare, il y a l'hôtel Morteratsch qui offre une table pour le plein d'énergie.

Prochain parcourt, monter les 4km qui mène au pied du glacier de Morteratsch, 130 mètres plus haut. Le parcours fait état du recul du glacier à tous les 20 ans. À quelques 100 mètres de l'entrée, un premier poteau indique l'emplacement du glacier en 1860. Le recul sera marqué de la même façon jusqu'en 2015. Plus on monte plus il faut s'imaginer qu'il y a 100 ans, il y avait plusieurs dizaines de mètres de glace au-dessus de ma tête. 


La pente de la montée ne semble pas aussi pentue, mais c'est en redescendant que l'utilisation des freins indique que la pente est importante. Plus ça monte, plus la forêt qui s'est installée plus bas laisse la place à la moraine et au loin on voit le glacier. Depuis 1860, année du début de l'enregistrement du recul, ce glacier a reculé de 4km. C'est à partir de 1980 que le recul est beaucoup plus important. 


Le sentier s'arrête en 2015, soit quelques 200 mètres avant le pied du glacier. Il est accessible pour les plus aventureux puisqu'il faut marcher à travers des gros blocs de roches transportés par le glacier. Puisqu'il y a aucun arbre pour sécuriser mon vélo, je traverse les blocs de roches avec mon vélo et reprend la montée à vélo le long du cours d'eau. Le courant est impressionnant. Ceci indique que le glacier fond de façon importante, voir en accéléré.



Pendant qu'il y a des gens sans génie qui vont sous la voûte de glace, moi je m'assure de trouver un endroit dont les risques de glissement de rochers ou de fracture dans la glace sont nuls pour aller toucher au glacier. Touché. 


De loin, le glacier semble plus haut si l'on se fit qu'au blanc de la glace. Mais à sa base, les rochers, gros et petits recouvrent tout le glacier. Cette accumulation de matière descend au fur et à mesure que le glacier descend du Piz Palu et du Piz Bernina. Avec le réchauffement, les risques de chutes de rochers et de glaces sont omniprésents. 



Lors de la descente, le point de vue est naturellement différent. On voit l'ampleur de la moraine laissé par la disparition du glacier. Ce point représente l'an 2015, et le glacier est maintenant 200 mètres derrière moi.


Le dernier droit du parcours est la descente vers St. Moritz. Descente dont il y aura trois bonnes montées, les deux premières entre Pontresina et St. Moritz, et la dernière pour monter au petit centre-ville de St. Moritz après avoir fait presque le tour du lac.




Retour à l'hôtel en banlieue et lavage des vêtements tous boueux. Le ciel se couvre à nouveau. Il s'agit des restes d'hier qui tournent sur place plus à l'est.


Demain, je m'attaque à la PanoramaTrail dans les hauteurs de St. Moritz. Il annonce aussi froid, 3C le matin et pas plus de 11C en PM, et ça c'est en bas. 

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Ceux qui ne lisent pas et se contentent que des photos, sachez qu'elles ne représentent pas la grandeur des paysages. Une photo vaut certainement 1000 mots, mais être sur place est encore plus impressionnant. Par exemple, le premier glacier de la journée a l'air tout petit sur la photo, mais au contraire, c'est nous qui sommes tout petit devant ce décor. Pour les vivre, il faudra venir faire votre propre voyage en Suisse, à votre manière (vélo, MTB, randonnée, voiture, train, autobus, à pied...) pour goûter à la Suisse.



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