mercredi 3 août 2016

Jour 4 - Bollenwees - Brulisau - Appenzell - Scuol

Le service de rédaction prend du retard. Il faudra que je le ramène à l'ordre. Le paysage est trop beau pour prendre le temps de rédiger mes aventures. Je préfère jouer dehors et prendre l'air de la montagne. Je suis présentement à Scuol au Casana da Nuluns à 2416 mètres. Petite pause après cette montée pour mettre à jour mon journal.

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Réveil à 6h00 au refuge Bollenwees. Le temps est couvert mais la tendance est au dégagement. Le lac miroite le reflet avoisinant, superbe. Les restes du feu de la veille sont encore fumants. 



Pourquoi la descente est-elle plus longue que la montée au Meglisalp ? Voici un rocher pour vous expliquer la chaîne de l'Alpstein. Pour simplifier, cet endroit est formé par un massif montagneux qui comprend plusieurs chaines de montagnes qui courent du nord au sud et séparées par de belles vallées dont certaines emprisonnent un lac. Puisque la météo ne m'a pas permis de me rendre au Santis et que je ne voulais pas redescendre par le sentier de la veille, un détour par Bollenwees a permis de voir d'autres paysages tout en prolongeant la randonnée. Toutefois, pour passer d'une vallée à l'autre, il faut faire l'ascension d'une chaîne de montagnes. 


Pour rendre mon explication plus simple, voici la carte des sentiers ;o)


Le départ a été retardé par la vieille dame, qui a rencontré une amie d'enfance après le petit déjeuner. Ils ont donc tous les deux échangé pendant une heure. Nous avons donc pris la route vers Brulisau un peu après 11h. 


Ce n'est jamais beau de tirer la langue. Mais en quittant Bollenwees, la vieille dame a eu droit à une belle grimace d'une résidente permanente pour m'avoir fait attendre. 


Pour la descente, l'option choisi à partir de Bollenwees est la route de service entre Bollenwees et Brulisau. Elle permet le transport des vives vers ce refuge et est le seul accès routier vers les différents hameaux et fermes de la vallée. Il s'agit également du tracé le plus facile pour de jeunes enfants, même si la pente est assez pentue par endroits. 




Après une heure de descente, le lac Samtisersee se pointe le nez dans la vallée. À partir de ce point, deux options s'offrent encore. Poursuivre la descente sur la route familiale et souffrir un peu plus des genoux, ou bien remonter la vallée vers Widderalp et monter vers Alpsigel à 1617 mètres, soit une montée de 420 mètres de plus. Puisqu'il est plus facile de monter que de descendre, Alpsigel sera la prochaine destination. Il faut compter 70 minutes pour atteindre le sommet.



La surface de ce sentier est très différente. Dans la vallée, elle suit la route des fermiers, traverse une terre boueuse avec plus de fumiers, et la montée débute sur une pente raide (elle sera raide naturellement jusqu'en haut) à saveur de fumiers. Ce sentier est également celui emprunté par les bêtes pour rejoindre les alpages au sommet. Donc tout le long, il faut regarder où mettre les pieds et s'assurer de ne pas glisser dans la merde. Les bâtons de randonnées deviennent très utiles.


Plus la montée progresse, plus l'on peut apercevoir notre point de départ, du moins la première descente de la journée. Bollenwees est en effet derrière le massif au centre de la photo. 


Par cette chaleur et l'exposition au soleil tout le long de la montée, pendant que l'on monte au pas de course, d'autres prennent la pause. Nous avons aussi croisé une sœur qui descendait avec son équipement de randonnée, sa grande soutane noire et son chapeau en forme de cornette blanche. Elle ne devait certainement pas souffrir de la chaleur.


Vous vous rappelez les règles en montagne d'Appenzell. Règle numéro 1, ne jamais prendre un raccourci. Dans le cas où les vaches imposent leur présence sur le seul sentier pour monter, il faut les contourner, parce qu'elles ne laissent pas vraiment le choix. Il y en a même une qui assure que l'on ne passera pas, d'un côté comme de l'autre.



Arrivé presqu'au sommet, il y a une petite ferme qui donne sur la vallée. Au loin, on peut voir les montagnes en Autriche.  




La montée prévue en 70min s'est fait en 35min. Une bonne façon de pratiquer son cardio avant le MTB. Le sommet de l'Alpsigel est à notre grande surprise l'unique sommet sans restaurant ou point de ravitaillement en eau. 

Maintenant, pourquoi être monté si haut si la descente sera aussi abrupte. Pour redescendre en téléphérique. Alpsigel a la particularité d'avoir un téléphérique automatique. Personne pour gérer le système. Seul, je ne m'y serais pas retrouvé, tout le panneau explicatif est en allemand et le panneau a plusieurs boutons verts et rouges. Après avoir lu les indications, la vieille dame appui sur l'un d'eux (il est vert), et le système se met en marche. Puisqu'il s'agit d'un téléphérique (il n'y a que deux cabines, l'une qui monte et l'autre qui descend), les portes de la cabine devant nous s'ouvre. La descente de plus de 600 mètres se fera en moins de 5 minutes dans une pente de plus de 80 degré. Il est impressionnant de voir la paroi rocheuse aussi haute et verticale. La descente sent particulièrement fort, pas l'odeur du fromage, mais celle du fumier fraîchement répandu sur les terres. Vite, de l'air.




Arrivé à 14h30 à Appenzell par bus et train, il faudra attendre jusqu'à 15h38 pour le train qui mène à Scuol. Puisque prendre le lunch dans un restaurant était trop long, nous sommes allés à l'épicerie acheter le nécessaire pour se faire un lunch dans le train entre Appenzell et San Gall. Le trajet prend 50min avant un transfert en train régional pour se rendre à Landquart pour le dernier transfert vers Scuol.


Je sais, ce n'est pas poli et ni autorisé de mettre les pieds sur les bancs, ce n'était que pour la photo. 

En route vers Scuol, le ciel se couvre. La météo s'annonce belle pour le lendemain, mais en montagne, ça change rapidement.




Arrivé à Scuol, il faut marcher 2km avec deux sacs à dos trop lourd à mon goût. Il faudra encore limiter le bagage la prochaine fois. L'hôtel, situé dans la vieille ville, est 90m plus bas, et pas de téléphérique automatique cette fois-ci. Il faudra remonter le même dénivelé pour aller souper vers 21h.





Maintenant que le ciel est couvert, il ne reste qu'à espérer du beau temps pour demain.

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